L'INDE,
LE CHOC !
Un choc !
Un choc frontal, violent, incompréhensible mais bien réel.
Notre mentalité occidentale est immédiatement emportée
par un marasme,
aussi soudain qu'imprévu, d'images, d'odeurs et de bruits.
La vision ancestrale, moyen âgeuse,
d'un temps que l'on pensait révolu à jamais,
vient subitement assaillir, mordre puis déchiqueter
notre sens des réalités préfabriqué et préformaté
par le prisme déformant d'un imaginaire romancé.
Voila ce que l'on ressent dès les toutes premières secondes en
Inde.
Disons le sans détour:
la saleté, la misère, la crasse et la puanteur de certaines villes
(Agra, Varanasi)
peuvent rendre le voyage tout simplement insupportable
et provoquer un rejet total chez certains voyageurs.
Les mots ne suffisent d'ailleurs pas à retranscrire ce mélange
étrange
de sentiments qui prend à la gorge:
Celui d'être mal à l'aise, choqué et agressé
par ce nouveau monde qui s'offre à nous.
L'envie de fuir s'entremèle au désir de partir à la découverte
de ce "pays-continent" si surprenant, dès les premiers instants.
Visionner en une seule journée une fourmillière humaine, mécanique
et animale,
dans un brouillard odorant, poussièreux permanent
met le cerveau à rude épreuve:
Des bus totalement délabrés, bondés à en faire vomir
des bras, des jambes et des têtes, croisent des taxis,
des rickshaws, véritables guêpes urbaines,
entre des boeufs ou des chevaux tirant d'improbables carrioles,
doublent des engins hybrides dont on ne sait plus très bien
s'il s'agit de tracteurs, de camions ou de tacots.
Le voyageur qui ne parviendra pas
à absorber cette potion sans dommages ne pourra pas
laisser ses yeux s'écarquiller,
son imaginaire divaguer, aux sons entétants des klaxons,
au rythme lent des processions de saris multicolores
ou du brouhaha lancinant du labyrinthe des ruelles innondées
par d'innombrables artisans, vendeurs et badauds.