Cette partie de la "botte" recèle des trésors nichés au milieu de paysages faits de rocailles,
de champs d'oliviers à perte de vue et de cèpes de vignes accrochés à hauteur d'hommes.
C'est également une des parties les plus reculées et traditionnelles de la péninsule.
Ce n'est pas le fruit du hasard si Francesco Rosi a tourné "Le Christ s'est arrêté à Eboli",
au milieu des sassi de Matera, dans la région voisine de la Basilicate,
pour y décrire la vie miséreuse des paysans décimés par la malaria dans les années 30.
La vie a été rude dans les Pouilles et elle se lit encore dans les rides profondes comme des sillons
des visages des "anciens", burinés par le soleil brûlant, assis sur le perron de leur maison.
A Alberobello, elle se devine, également, entre les murs
des trullis blanchis à la chaux et ses ruelles en pente.
Bari et sa vieille ville populaire sont aussi les témoins d'un passé rugueux
toujours très ancré dans le quotidien de ses habitants.
Authenticité encore et toujours dans la cuisine généreuse et nourrissante des Pouilles
faite de pâtes, bien entendu, mais aussi de poulpes crus, de moules, de poissons,
de fruits et de vins gorgés de soleil et de sucre.
Les Pouilles, une terre pieuse.
Vous ne manquerez pas d'être saisi par l'omniprésence du catholicisme
tant dans les expressions que dans les signes ostentatoires posés, accrochés, suspendus
ou collés dans les maisons, les églises, sur les miroirs ou au coin des ruelles.
Sans aucun doute, les routes des Pouilles, brulées par la chaleur de l'été,
vous conduiront au travers d'une Italie, loin, très loin, de celle que vous avez rencontrée
en visitant Florence, Turin, Milan ou Venise.
Bienvenue dans l'Italie pierreuse et paysanne, piquée d'yeux ronds et noirs qui scruteront votre âme
avant de laisser les bouches s'ouvrir en sourires et laisser s'échapper un patois
qui chante la vie des Pouilles sculptée dans la roche et gravée sur les corps endurcis des apuliens.
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