VENISE, LA ROMANTIQUE ...

Franchir les portes de la gare Santa Lucia,
descendre les quelques marches qui mènent au quai,
puis lever doucement la tête et
laisser le regard se balancer de droite à gauche,
sur les façades poinçonnées de fenêtres mi-closes par
les volets italiens à l'espagnolette ...

Vous y voila, décor tout droit sorti de Cinecittà,
imbibé d'une atmosphère douce et froide,
bercé par le clapotis des vagues lancées par les vaporettos sur l'embarcadère,
qui vous chante à l'oreille una canzone,
dont le refrain passe sous la voute sombre du pont du Rialto,
ziguezague sur le Grand Ganal,
et pousse des soupirs avant de vous laisser échouer sur la Place San Marco,
dans le bruissement des battements d'ailes des pigeons
qui s'envolent jusqu'au Campanile ...

Jamais plus, vous n'oublierez ces délicieux instants d'un mois de Février,
lorsque la nuit vous enveloppera de sa cape noire carnavalesque
pour mieux vous égarer dans les ruelles désertes du Getto,
y croiser des masques aux yeux mystérieux et enchanteurs,
avant d'apercevoir dans le brouillard montant des canaux,
la lueur blafarde d'une auberge, aux pâtes fumantes
sous une fine couche de Parmigiano.

Et lorsque par un beau matin ensoleillé, sec et glacé,
après avoir dégusté un capuccino au Quadri,
vous longerez l'esplanade déserte du Palais des Dosges,
pour faire una passeggiatta en gondole dans une Venise qui s'éveille,
vos lèvres ne résisteront pas à l'envie de s'humecter d'un baiser
de celle qui vous accompagne ...

Venise en hiver... Pour y mourir d'amour...

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